- Idée centrale : l’analyste tech Dan Ives estime qu’il n’existe pas de bulle financière sur l’IA, car l’adoption reste embryonnaire et la demande vient d’entrer en phase d’industrialisation.
- Actions à privilégier : un top 10 couvrant puces, hyperscalers, cybersécurité et plateformes logicielles, avec Microsoft, Nvidia, AMD, Palantir, Tesla, Apple, Meta, Alphabet, CrowdStrike et Palo Alto Networks.
- Arguments : dépenses d’entreprises et de gouvernements, pénurie de puces, CapEx cloud en hausse, et revenus massifs chez les leaders de la technologie.
- Comparaison 1999 : le marché boursier rémunère aujourd’hui des modèles éprouvés, loin des promesses creuses de la bulle internet.
- Investissement : privilégier une approche par piliers (compute, cloud, sécurité, logiciels), des points d’entrée échelonnés et une gestion du risque disciplinée.
La thèse est tranchée, mais elle repose sur des données solides. Selon Dan Ives, le cycle de l’intelligence artificielle n’en est qu’à son lever de rideau. Il cite un chiffre qui surprend : à peine 3% des entreprises américaines ont véritablement enclenché des projets d’IA, et la part est inférieure à 1% à l’international. Autrement dit, l’exubérance perçue provient de quelques titres phares, mais l’adoption de masse n’a pas encore commencé. Ainsi, les multiples se justifient par des flux, des clients, et des infrastructures bien réelles.
Le débat public, souvent polarisé, confond spéculation et montée en puissance industrielle. Or, la demande de calcul explose, les carnets de commandes de semi-conducteurs débordent, et la migration vers des architectures d’IA générative s’accélère dans la santé, la finance et la cybersécurité. En face, l’offre peine à suivre. Les géants du cloud, les éditeurs et les fabricants de puces alignent des stratégies coordonnées. Dès lors, l’analyse financière observe un phénomène rare : des actions à privilégier dont la croissance s’appuie sur des besoins concrets, pas sur des promesses vagues. Ce contexte ouvre un terrain d’investissement calibré pour des investisseurs capables de raisonner en cycles pluriannuels.
Dan Ives : pas de bulle autour de l’IA, mais le début d’un cycle d’investissement majeur
Le message de l’analyste tech Dan Ives s’articule autour d’un constat simple : les fondamentaux tirent la hausse. Contrairement à 1999, les leaders de la technologie affichent des marges élevées, des trésoreries abondantes et des bases clients planétaires. Ensuite, la demande n’est pas spéculative. Elle naît de cas d’usage concrets chez les entreprises et les administrations. Par conséquent, le marché boursier ne valorise pas seulement une histoire, il finance une transition d’infrastructure.
Une anecdote illustre cette dynamique. Helios Logistics, un distributeur européen fictif, a testé des modèles d’IA générative pour optimiser les tournées et les flux d’entrepôt. En trois mois, le taux de remplissage des camions a progressé, les délais ont chuté, et le retour sur investissement s’est matérialisé avant la fin du pilote. Ainsi, la direction a validé un déploiement régional. Ce type d’exemple se répète, bien qu’à des stades précoces, et il nourrit des commandes soutenues vers les fabricants de puces et les fournisseurs cloud.
Pour éclairer la comparaison avec la bulle internet, il faut regarder la qualité des revenus. Les hyperscalers monétisent des services cloud matures. Les équipementiers livrent des produits rares, avec des barrières technologiques marquées. Et les éditeurs captent de nouveaux budgets en sécurité et en automatisation. Toutefois, la prudence reste utile. Les cycles de composants restent volatils, et des goulets d’étranglement logistiques peuvent créer des à-coups trimestriels. Néanmoins, la trajectoire pluriannuelle demeure ascendante.
Ce qui alimente la hausse selon Dan Ives
- Dépenses d’entreprises orientées productivité et automatisation.
- Commandes publiques en défense, santé et services régalien.
- Pénurie de puces, preuve d’une demande non satisfaite.
- Monétisation via assistants IA et services premium.
- Écosystèmes intégrés qui fidélisent les développeurs.
Pour matérialiser l’écart avec 1999, une lecture par multiples et par qualité des flux s’impose. Les niveaux actuels demeurent exigeants, certes, mais ils se greffent sur des activités substantielles. De plus, le taux d’adoption encore faible indique un potentiel de diffusion considérable. Autrement dit, nous ne sommes pas en fin de cycle. Nous ouvrons un chapitre.
| Critère | Période bulle internet (≈1999) | Cycle IA (2025) |
|---|---|---|
| Adoption entreprise | Basse mais surestimée | 3% US, <1% monde, en accélération |
| Génération de cash | Faible, modèles non prouvés | Forte chez les leaders cloud et puces |
| Barrières technologiques | Limitées | Élevées (hardware, logiciels, data) |
| Origine de la demande | Spéculation | Besoin industriel et public |
| Disponibilité de l’offre | Surabondante | Pénurie de calcul et d’énergie |
En somme, l’argument de la bulle financière s’effrite au contact des faits. Les flux réels et les goulots d’étranglement confirment une phase de construction historique.
Avant d’entrer dans le détail des actions à privilégier, une cartographie des rôles industriels permet d’ancrer les attentes.
Les 10 actions à privilégier selon Dan Ives : rôles, catalyseurs et risques concrets
La sélection de Dan Ives s’articule autour d’acteurs jugés indispensables à l’économie de l’IA. Elle couvre le calcul, le cloud, les terminaux, le logiciel et la cybersécurité. Ainsi, chaque pilier alimente une boucle de valeur et capte une part de budgets en hausse. Cette approche par fonctions aide les investisseurs à éviter la dispersion.
- Microsoft : monétisation via copilotes, productivité et cloud.
- Nvidia : offre de puces et de logiciels pour presque tous les grands projets IA.
- AMD : challenger crédible, gains de parts via accélérateurs et CPU.
- Palantir : logiciels IA pour gouvernements et grands comptes.
- Tesla : levier IA dans l’autonomie et les robotaxis.
- Apple : distribution de l’IA au consommateur via l’écosystème.
- Meta : monétisation publicitaire et IA générative à grande échelle.
- Alphabet : modèles, puces internes et cloud au cœur de la course.
- CrowdStrike : sécurité pilotée par l’IA pour entreprises.
- Palo Alto Networks : intégration IA entre produits, moteur de croissance.
Pour un fonds comme Aster Capital, ces titres constituent un noyau dur. L’équipe combine alors des expositions complémentaires. Par exemple, le duo Nvidia/AMD absorbe la demande de calcul. Ensuite, Microsoft/Alphabet captent la couche applicative. Enfin, CrowdStrike/Palo Alto sécurisent les architectures hybrides. Cette combinaison réduit la dépendance à un seul facteur.
| Valeur | Rôle IA | Catalyseur 2025 | Risque clé |
|---|---|---|---|
| Microsoft | Suite IA et cloud | Adoption Copilot en entreprise | Coûts d’inférence |
| Nvidia | GPU/stack logiciel | Livraisons d’accélérateurs | Capacité et concurrence |
| AMD | Accélérateurs alternatifs | Design wins hyperscalers | Maturité écosystème |
| Palantir | IA décisionnelle | Contrats publics élargis | Dépendance sectorielle |
| Tesla | Autonomie | Robotaxis et FSD | Réglementation |
| Apple | Interface grand public | Fonctions IA locales | Cycles iPhone |
| Meta | IA pub et créateurs | Outils génératifs | Dépenses infra |
| Alphabet | Modèles et TPU | Monétisation Gemini | Pression concurrentielle |
| CrowdStrike | Détection IA | Consolidation sécurité | Cycle d’achat |
| Palo Alto | Plateforme unifiée | Suite IA intégrée | Intégration produits |
Au passage, l’absence d’Amazon, Salesforce, IBM et Intel dans ce top 10 ne signifie pas un pari baissier. Ces groupes restent dans l’univers « AI 30 » de l’analyste. Simplement, ils ne sont pas, selon lui, aussi structurants pour le cœur de l’innovation. Nous y revenons plus loin.
Pour qui construit une poche IA, ces dix valeurs forment une ossature robuste. Le reste se joue en pondérations et en timing d’achat.
Le socle industriel de ces choix tient surtout à la chaîne du calcul et aux data centers, que l’on décrypte à présent.
Pénurie de puces, CapEx cloud et data centers : la mécanique qui soutient les valorisations
Le cœur du cycle reste la capacité de calcul. Les carnets de commandes chez Nvidia dépassent l’offre. En parallèle, AMD capte des victoires techniques chez plusieurs hyperscalers. Ainsi, la concurrence se renforce, mais elle n’annule pas la tension. Les centres de données doivent aussi s’adapter. Ils reconfigurent l’alimentation, le refroidissement et la connectivité. Cette réingénierie explique une partie de la hausse des dépenses d’investissement.
Les hyperscalers, moteurs de la demande, empilent plusieurs priorités. D’abord, ils répondent aux besoins d’entraînement des modèles. Ensuite, ils optimisent l’inférence pour des coûts soutenables. Enfin, ils bâtissent des plateformes pour développeurs. Cette séquence crée des vagues de commandes différenciées dans le temps. Par conséquent, les fournisseurs en profitent sur plusieurs trimestres.
- Compute : accélérateurs, CPU, interconnexions à haute bande passante.
- Énergie : densification, PUE, nouvelles sources locales.
- Logiciel : toolchains, orchestration et observabilité.
- Sécurité : identité, détection, résilience de la supply chain.
Les chiffres de CapEx attestent ce pivot. Les budgets data centers grossissent à deux chiffres. Toutefois, les cycles d’approvisionnement restent lents. Les délais viennent parfois contrarier les livraisons de serveurs complets. Néanmoins, cette inertie soutient la visibilité de facturation pour les industriels.
| Segment | Tendance | Implication boursière |
|---|---|---|
| Accélérateurs IA | Demande > Offre | Prix et marges soutenus |
| CapEx hyperscalers | Croissance à deux chiffres | Visibilité multi-trimestres |
| Refroidissement/liquide | Adoption en hausse | Nouvelles chaînes de valeur |
| Énergie | Contraintes régionales | Retards et arbitrages |
Du côté applicatif, la bascule vers l’IA générative crée des recettes récurrentes. Les éditeurs facturent des add-ons et des suites premium. Ainsi, le panier moyen grimpe. Dans la cybersécurité, les moteurs IA réduisent le temps de détection, ce qui accélère les déploiements. D’ailleurs, CrowdStrike et Palo Alto profitent de la consolidation des outils, un thème cher aux DSI.
En définitive, la mécanique industrielle soutient la thèse. Elle justifie une partie des multiples et prépare la prochaine jambe de croissance.
Reste à traduire ces dynamiques en une stratégie d’investissement exploitable par un portefeuille.
Approches de portefeuille pour capter le cycle IA sans basculer dans l’excès de risque
Un investisseur discipliné structure son exposition par piliers. Il cible le calcul, le cloud, les logiciels et la sécurité. Puis il répartit les risques entre leaders, challengers et valeurs de monétisation directe. Ainsi, il évite les paris uniques et garde des marges de manœuvre sur le timing.
Un cadre simple se résume en trois étages. Le noyau comprend des leaders à flux robustes. L’anneau tactique ajoute des challengers. La poche opportuniste vise des catalyseurs spécifiques. Ensuite, le tout se gère par des entrées échelonnées, pour lisser la volatilité. Cette méthode s’applique bien au top 10 de Dan Ives.
- Noyau : Microsoft, Nvidia, Alphabet.
- Tactique : AMD, Meta, Apple.
- Opportuniste : Palantir, Tesla, CrowdStrike, Palo Alto.
Aster Capital, fonds fictif, a suivi ce schéma. Il a démarré par une pondération cœur sur Microsoft et Nvidia. Puis il a ajouté AMD et Meta après des replis liés aux résultats. Enfin, il a initié Palantir à la faveur d’un contrat public. Résultat : une exposition équilibrée, sensible à la croissance, mais diversifiée par moteurs.
| Pilier | Exemples | Objectif | Gestion du risque |
|---|---|---|---|
| Compute | Nvidia, AMD | Croissance volume/prix | Entrées par paliers |
| Cloud | Microsoft, Alphabet | Récurrence et upsell | Pondération cœur |
| Logiciels | Palantir | Contrats publics/privés | Suivi pipeline |
| Sécurité | CrowdStrike, Palo Alto | Consolidation | Rotation intra-secteur |
| Consommateur | Apple, Meta, Tesla | Interfaces IA | Surveiller la régulation |
Bien sûr, un plan de sortie est indispensable. Les investisseurs tracent des niveaux d’invalidation et contrôlent la corrélation intra-pilier. En outre, ils surveillent les signaux macro : coût du capital, disponibilité énergétique, et cadence de déploiement dans les data centers. Ce filet de sécurité empêche une surexposition involontaire.
Au final, une stratégie modulaire capte la tendance tout en s’adaptant aux à-coups sectoriels.
Reste un point : pourquoi certains géants ne figurent-ils pas dans la liste courte de l’analyste tech, malgré leur poids?
Les absents du top 10 et la question de la bulle financière : compréhension fine du positionnement
Des noms majeurs ne figurent pas dans les actions à privilégier de Dan Ives. Amazon, Salesforce, IBM et Intel restent pourtant dans son univers élargi « AI 30 ». L’analyste tech ne parie pas contre eux. Il distingue plutôt le caractère fondationnel des gagnants mis en avant. Autrement dit, il classe certains acteurs comme piliers et d’autres comme supports.
Ce tri s’explique par la nature de l’avantage compétitif. Les acteurs retenus imposent une couche sans laquelle l’IA à l’échelle ne fonctionne pas. Par exemple, la dépendance aux stacks GPU/logiciels de Nvidia demeure forte. De même, la couche applicative de Microsoft connecte directement l’IA à la productivité. A contrario, des groupes puissants peuvent jouer des rôles déterminants sans être le nœud central de la monétisation immédiate.
- Amazon : exposition cloud massive, mais dynamique de monétisation IA jugée moins différenciée dans ce cadre précis.
- Salesforce : adoption IA en CRM, utile mais plus linéaire.
- IBM : expertise historique, monétisation plus ciblée.
- Intel : transition en cours, enjeu d’exécution.
Le débat de la bulle financière renaît à chaque publication de résultats. Pourtant, la faible pénétration de l’IA en entreprise et la rareté des ressources de calcul renforcent l’idée d’un cycle naissant. Les comparaisons historiques gagnent à être contextualisées. Contrairement à la bulle internet, les leaders actuels vendent des produits indispensables et encaissent des flux massifs. Par conséquent, la prime de valorisation reflète l’utilité et la rareté.
| Catégorie | Exemples | Impact dans la chaîne IA | Lecture marché |
|---|---|---|---|
| Fondationnels | Microsoft, Nvidia, Alphabet | Nœuds critiques | Prime durable |
| Accélérateurs | AMD, Meta | Parts en hausse | Volatilité constructive |
| Monétisation ciblée | Palantir | Contrats visibles | Effet annonces |
| Sécurité | CrowdStrike, Palo Alto | Consolidation | Récurrence |
| Supports | Amazon, Salesforce, IBM, Intel | Complémentarité | Upside plus diffus |
Enfin, la régulation et l’énergie forment les risques de second ordre à surveiller. Toutefois, ces freins agissent surtout sur la cadence, pas sur la direction. La ligne d’horizon demeure la même : industrialiser l’IA et élargir sa monétisation.
Pour clore, un regard d’ensemble s’impose sur le message clef de l’analyste et sa portée pratique.
On en dit quoi ?
Le signal envoyé par Dan Ives est clair : l’intelligence artificielle n’est pas une bulle, c’est un chantier. La demande prouvée, la pénurie de calcul et la montée des CapEx valident une trajectoire de plusieurs années. Pour un investissement discipliné, la sélection d’actions à privilégier sert de colonne vertébrale et s’enrichit d’un pilotage du risque. En définitive, le marché boursier rémunère ceux qui maîtrisent la chaîne, du silicium aux usages.
Pourquoi Dan Ives écarte l’idée de bulle sur l’IA ?
Parce que l’adoption reste faible (≈3% aux États-Unis, moins de 1% dans le monde) et que la demande vient d’entrer en phase d’industrialisation, tirée par entreprises et gouvernements, avec une pénurie de puces qui témoigne d’un déficit d’offre, pas d’une spéculation stérile.
Quelles sont les 10 actions à privilégier selon Ives ?
Microsoft, Nvidia, AMD, Palantir, Tesla, Apple, Meta, Alphabet, CrowdStrike et Palo Alto Networks. Elles couvrent compute, hyperscalers, logiciels, terminaux et cybersécurité pour capter l’ensemble de la chaîne de valeur IA.
Comment construire une exposition IA équilibrée ?
Structurer le portefeuille par piliers (compute, cloud, logiciels, sécurité), mêler leaders et challengers, entrer par paliers, définir des niveaux d’invalidation et surveiller CapEx, disponibilité énergétique et cadence de déploiement dans les data centers.
Pourquoi certains géants ne figurent-ils pas dans le top 10 ?
Amazon, Salesforce, IBM et Intel restent dans l’univers ‘AI 30’, mais Ives estime que leur levier sur l’innovation IA n’est pas aussi fondationnel que celui des dix titres mis en avant, d’où un classement de soutien plutôt que central.
Journaliste tech passionné de 38 ans, je décrypte chaque jour l’actualité numérique et j’adore rendre la technologie accessible à tous.








