Virage confirmé. Des innovations de rupture ont rythmé l’année, entre une intelligence artificielle plus locale, une vague de matériels pliables, enroulables et même “flippables”, et une poussée des véhicules autonomes en zones délimitées. Les annonces côté supercalculateurs et data centers ont donné le ton. Pourtant, les produits du quotidien ont aussi changé d’allure, avec des smartphones et des PC repensés autour des NPU et de formats modulaires. Dans les salons internationaux, les prototypes ont quitté la scène pour entrer, enfin, en phase d’usage.
Le décor dépasse toutefois les vitrines. Dans l’industrie, les pilotes à grande échelle se sont multipliés, portés par la maturité du cloud et l’essor du internet des objets. Les lunettes de réalité augmentée ont trouvé leur place sur les lignes de maintenance. Les capteurs se sont standardisés pour la maison et la ville. En parallèle, la pression énergétique a stimulé des architectures sobres, couplées à l’énergie renouvelable et au refroidissement liquide. Le jeu vidéo n’est pas resté en marge, avec une génération de consoles portables dopées par l’IA et des écrans au format changeant. Ce panorama remet à plat la feuille de route des entreprises comme du grand public.
En bref
- IA embarquée et confidentialité par défaut sur mobiles et PC.
- Explosion des formats pliables, enroulables et des gaming handhelds.
- Réalité augmentée allégée, usages concrets en entreprise.
- Véhicules autonomes et robots urbains en service limité, mais utile.
- Data centers plus verts, couplés à l’énergie renouvelable et au refroidissement avancé.
- Blockchain pour la traçabilité et les paiements machine-to-machine.
- Maison connectée unifiée par des standards de l’internet des objets.
IA de confiance et calcul local: le cap stratégique qui a redessiné 2025
Une bascule s’est opérée. La technologie a déplacé une part du calcul vers l’appareil, grâce aux NPU et aux modèles optimisés. Résultat, des copilotes fonctionnent hors connexion pour la rédaction, la retouche, et même la traduction.
Ce mouvement n’est pas que technique. Il répond à une attente de sobriété, de coûts maîtrisés et de protection des données. Les entreprises y voient un moyen de réduire la facture cloud, sans renoncer aux gains de productivité.
Pourquoi l’IA embarquée a pris l’avantage
Le calcul local réduit la latence et renforce la confidentialité. Les assistants comprennent le contexte personnel sans tout expédier vers un serveur. La continuité de service, même en zone blanche, devient un argument clé.
Pour autant, l’hybride s’impose. Les mises à jour lourdes restent côté data center. Le quotidien, lui, s’exécute sur l’appareil, avec des modèles plus compacts. Cette répartition libère des cas d’usage jusqu’ici impraticables.
Cas pratique: la feuille de route de “NovaTech Retail”
Chez “NovaTech Retail”, Lucile, responsable de l’innovation, a déployé un agent local pour l’inventaire. Sur les terminaux de magasin, l’algorithme lit les étiquettes et propose des réassorts. Les images ne quittent plus le site.
Les gains sont visibles. Les erreurs de stock chutent, la formation s’allège, et la disponibilité des vendeurs progresse. La direction a donc étendu l’agent au service après-vente et à la logistique.
Check-list opérationnelle pour une IA responsable
- Choisir des modèles compressés, adaptés au NPU embarqué.
- Tracer les données d’entraînement et les droits d’usage.
- Mettre en place un “human-in-the-loop” pour les décisions sensibles.
- Journaliser localement et chiffrer par défaut.
- Établir des tests d’équité et des garde-fous explicites.
Ces règles ne sont pas accessoires. Elles conditionnent l’acceptation sociale, la conformité, et la pérennité du projet. Elles évitent aussi les spirales de coûts liées aux appels d’API massifs.
Supercalcul et IA générative: un duo sous contrainte énergétique
Les annonces sur les supercalculateurs ont été nombreuses. Les entreprises ont investi pour accélérer l’entraînement et le fine-tuning. Néanmoins, les contraintes énergétiques imposent des arbitrages.
Le modèle gagnant s’appuie sur des centres alimentés en énergie renouvelable et sur des charges décalables. Côté poste de travail, l’exécution locale prend le relais. L’ensemble reste cohérent et sobre.
Cette trajectoire prépare la suite: des agents multimodaux qui coopèrent entre eux et avec les humains. La valeur se crée au plus près de l’usage, là où l’ergonomie et la confiance se gagnent.
Matériels pliables, enroulables et consoles portables: le matériel transformable s’impose
Le slogan a pris. “Year of the flippable, foldable, and rollable” a envahi les allées des salons. Des PC enroulables ont rejoint les téléphones pliants, tandis que les consoles portables ont réinventé la mobilité gaming.
Ce mouvement dépasse la mode. Les usages dictent la forme. Écrire, jouer, monter une vidéo ou présenter un pitch exige des formats modulables. Les charnières et les dalles suivent.
Conception: charnières, écrans et thermiques sous contrôle
Les fabricants ont renforcé les charnières. Des aciers à mémoire de forme et des polymères multicouches limitent les plis. Les écrans supportent mieux les chocs et la poussière.
Le refroidissement s’adapte aussi. Des chambres à vapeur ultrafines et des graphènes dissipent la chaleur. Les performances restent stables, même en mode tente ou tablette.
Gaming handhelds: l’essor d’une catégorie
Les consoles portables ont gagné en autonomie et en ergonomie. Une “Switch 2” a relancé le jeu nomade, tandis que des modèles comme l’“ROG Ally X” ont affiné leur proposition. Les sticks, les gâchettes et l’audio ont été revus.
La intelligence artificielle optimise le scaling et la consommation. Des profils adaptent la fréquence et la qualité d’image au contexte. Le confort suit sans sacrifier la fluidité.
| Catégorie | Format | Poids moyen | Autonomie type | Usage phare |
|---|---|---|---|---|
| Téléphone pliable | Clamshell/Book | 240–280 g | Une journée | Création mobile, multi-fenêtres |
| PC enroulable | 13″ à 17″ variable | 1,3–1,6 kg | 6–8 h | Présentation, montage vidéo |
| Console portable | 7–8″ 120 Hz | 600–720 g | 3–6 h | AAA nomade, cloud hybride |
Les chiffres diffèrent selon les modèles, mais la tendance est nette. Les compromis s’affinent et les prix se segmentent. Chaque format trouve sa cible.
Écosystème applicatif et accessibilité
Les apps se sont adaptées aux multi-états. Les designers ont repensé l’UI pour basculer entre fenêtres. Les frameworks gèrent mieux les transitions et les contrôles.
L’accessibilité progresse d’un cran. Des grossissements locaux, des retours haptiques et des commandes vocales hors-ligne facilitent l’usage. Les bénéfices touchent un public large.
Ce cycle relance l’envie d’équipement. Il ouvre aussi des scénarios d’usage plus créatifs, du montage en mobilité à la présentation immersive. La forme devient une fonction.
Réalité augmentée et interfaces spatiales: usages concrets au bureau et à l’atelier
La réalité augmentée a quitté le statut de démonstration. Des lunettes plus légères et des batteries déportées ont changé la donne. Les cas d’usage se sont ancrés dans la valeur.
Le suivi des mains et du regard offre une ergonomie plus fluide. Les interactions s’enchaînent sans friction. Les gestes sont stables, même dans un atelier bruyant.
Maintenance augmentée et formation accélérée
Chez NovaTech Retail, les équipes logistiques utilisent des overlays pour les contrôles qualité. Les opérateurs voient les couples de serrage, les numéros de lot et les anomalies probables. Les erreurs diminuent.
La formation suit une logique d’assistance. Un tuteur virtuel guide chaque geste. Des scénarios immersifs sont rejoués quand un point bloque. Les compétences montent plus vite.
Commerce, santé et création
Dans les magasins, des essais virtuels enrichissent les parcours. Les clients visualisent un canapé à l’échelle chez eux. Le taux de retour baisse et la satisfaction grimpe.
En clinique, des overlays aident à la planification d’actes. Les gestes restent sous contrôle du praticien, mais l’information arrive au bon moment. La sécurité gagne.
Chaînage avec l’internet des objets
La valeur vient du croisement AR + IoT. Des capteurs remontent l’état d’une machine, l’overlay propose la pièce et le couple de serrage. L’intervention se fait sans papier.
La cybersécurité joue un rôle central. Des clés matérielles et des politiques de moindre privilège protègent les flux. La continuité de service n’est plus un vœu pieux.
Enfin, l’ergonomie progresse au quotidien. Des verres corrigés, des montures équilibrées et des écrans microLED gagnent en confort. Les usages durent plus longtemps.
Mobilité intelligente: véhicules autonomes, robotique urbaine et énergie renouvelable
La mobilité a franchi un cap ciblé. Les véhicules autonomes roulent en zones délimitées, avec un périmètre clair et des engagements de sécurité. Les robotaxis desservent des quartiers, des campus et des aéroports.
Les opérateurs publient des indicateurs de sécurité et des temps d’immobilisation. Cette transparence bâtit la confiance. La régulation s’adapte.
Autonomie graduelle et services utiles
Sur autoroute, le pilotage mains libres en niveau 3 apparaît sur des modèles premium. L’assistance gère les embouteillages et les créneaux. Le conducteur reste responsable, mais l’effort diminue.
En logistique, la robotique urbaine assure le dernier kilomètre. Des robots circulent sur trottoir ou dans des voies dédiées. Les fenêtres de livraison sont respectées.
Énergie, V2G et pilotage de la recharge
La question énergétique structure la feuille de route. Des dépôts alimentés en énergie renouvelable couplent solaire, stockage et réseaux. Les flottes optimisent leur charge selon le prix.
Le V2G apporte une flexibilité précieuse. Les véhicules restituent l’énergie aux heures de pointe, puis se rechargent la nuit. La stabilité du réseau s’en trouve renforcée.
Blockchain et paiements machine-to-machine
Des microtransactions automatisent la recharge et le stationnement. La blockchain gère la preuve d’origine et le paiement entre acteurs. Les audits gagnent en clarté.
Les données sont pseudonymisées par défaut. L’accès se fait par consentement. Les villes obtiennent des statistiques utiles sans violer la vie privée.
Avec ces briques, l’écosystème passe d’une vitrine à une chaîne de valeur. L’expérience se fluidifie à chaque étape, du trajet à la charge. Le bénéfice devient tangible.
Infrastructures numériques et cybersécurité: cloud décarboné, IoT responsable et blockchain utile
Les coulisses se sont modernisées. Les data centers visent un PUE bas, avec refroidissement liquide direct et réutilisation de chaleur. Des contrats d’énergie renouvelable sécurisent l’approvisionnement.
Le placement des charges suit la météo et le prix de l’électricité. Les entraînements lourds migrent vers des régions excédentaires, tandis que l’inférence reste proche des utilisateurs. La qualité conserve sa priorité.
Maison connectée et standardisation
Dans la maison, l’internet des objets s’unifie autour de standards interopérables. Les hubs gèrent mieux la latence, la sécurité et les scénarios. Les capteurs durent plus longtemps.
Des politiques locales limitent l’envoi d’audio ou de vidéo. Les assistants répondent plus vite en local. Les mises à jour apportent des correctifs de sécurité clairs.
Blockchain au service de la traçabilité
Au-delà des cryptomonnaies, la blockchain monte en puissance pour la chaîne d’approvisionnement. Les sérialisations de lots et les attestations de durabilité gagnent en rigueur. L’audit devient plus rapide.
Dans la santé, l’identité décentralisée limite les partages non nécessaires. Les preuves vérifiables encadrent chaque accès. L’écosystème apprend à minimiser l’exposition.
Résilience et gouvernance
La résilience s’organise par couches. Une segmentation réseau stricte, des sauvegardes immuables et des drills réguliers réduisent l’impact des incidents. Les tableaux de bord donnent de la visibilité.
Du côté des talents, les équipes SecOps et MLOps coopèrent. Les modèles sont surveillés comme des applis, avec des métriques de dérive et des plans de retour arrière. Cette rigueur stabilise les déploiements.
Au final, l’infrastructure n’est plus un arrière-plan. Elle conditionne l’expérience, la sobriété et la confiance. Elle transforme les promesses en service.
On en dit quoi ?
Le cru est solide. Les signaux faibles des années passées ont trouvé des débouchés concrets. La combinaison intelligence artificielle locale, formats modulaires et infrastructures sobres dessine une nouvelle norme.
La prochaine étape repose sur l’orchestration de ces briques. Les organisations qui relient IA, réalité augmentée, internet des objets et automatisation gagneront en vitesse et en qualité. Le reste suivra.
Qu’est-ce qui distingue l’IA de 2025 des années précédentes ?
Le calcul s’est rapproché de l’appareil, grâce aux NPU et aux modèles compacts. Cette évolution réduit la latence, protège les données et rend viables des usages sans connexion permanente. L’hybride avec le cloud demeure pour l’entraînement et les mises à jour.
Les matériels pliables sont-ils vraiment durables ?
Les charnières et les dalles ont gagné en robustesse, avec des matériaux multicouches et de meilleurs traitements. La durabilité dépend toutefois de l’usage et de la protection. Les garanties s’allongent et les réparations deviennent plus accessibles.
Où en sont les véhicules autonomes ?
Les services se concentrent sur des zones contrôlées et des cas bien définis. Le niveau 3 apparaît sur autoroute, tandis que les robotaxis et la robotique urbaine progressent par paliers. La transparence des indicateurs renforce la confiance.
La blockchain a-t-elle trouvé des usages utiles ?
Oui, la traçabilité des chaînes d’approvisionnement, les preuves d’origine d’énergie et les paiements machine-to-machine se stabilisent. Les solutions priorisent la simplicité, l’interopérabilité et la conformité.
Comment sécuriser l’internet des objets à la maison ?
Miser sur des standards interopérables, activer l’authentification forte, limiter les partages de données et maintenir les mises à jour. Un hub local améliore la latence et la confidentialité.
Journaliste tech passionné de 38 ans, je décrypte chaque jour l’actualité numérique et j’adore rendre la technologie accessible à tous.








